Faux Bourdons.
Ce sont les mâles de la colonie, dont l’unique rôle est la fécondation des jeunes reines. Ils bénéficient de privilèges, mais d’un sort cruel.
Chaque colonie élève 2 000 à 4 000 faux bourdons. Dépourvus du dard, incapables de butiner car leur langue est trop courte, ce sont des athlètes taillés pour la reproduction : leurs yeux énormes comptent 10 000 facettes (5 500 pour les ouvrières) et leurs puissants muscles alaires leur permettent d’effectuer des vols à longue distance. Car l’accouplement se déroule en plein ciel, loin de la colonie mère pour privilégier la diversité génétique.
Septième ciel ?
Des dizaines de mâles sont lancés dans une folle course aérienne à la poursuite d’une jeune reine vierge… avec la mort au rendez-vous !
Au mois de juin, quand la colonie est au fait de sa prospérité, les ouvrières construisent des cellules royales, d’où naîtront de jeunes princesses. A cette époque, les mâles quittent chaque jour leur ruche pour rejoindre la plus proche congrégation : un rassemblement aérien de 10 à 15 000 individus issus de plus de 200 colonies, qui forme un immense nuage bourdonnant.
Eric Tourneret